Prochainement : ouverture de mon nouvel atelier

nouvel atelier norbert engel

Ayant un pied à Nice depuis 2016 et mon atelier colmarien étant devenu un peu exigu, il était devenu pertinent de prévoir le transfert de celui-ci aux environs de Nice.

Dans le cadre de cette recherche, le hasard de mes pérégrinations me conduisit fin 2020 dans une ville que je n’affectionnais pas particulièrement, la trouvant un peu endormie: Menton.
Avec son climat bienfaisant, ses ficus aussi grands que les immeubles, sa vieille ville aux façades d’immeubles déclinant tous les tons d’ocres jaunes et rouges, les parfums d’herbes, le rose tyrien des bougainvillées en effervescence, les glycines violettes qui fleurissent  toute l’année, un lézard qui va se cacher sous une pierre, le sourire d’un passant, le Salve Regina joué par les quatre cloches de la Basilique Saint-Michel: Menton ne dormait plus, mais commençait à s’étirer lascivement et m’a révélé un de ses charmes:
Un hôtel datant de 1860 comportant trois étages sur rez-de-chaussée « accroché » à la montagne comme l’indique l’étymologie de Garavan, le nom du quartier qui jouxte la vieille ville.
L’hôtel, de style néo-classique, a été transformé en appartements en 1936.
C’est dans la véranda du rez-de-chaussée, transformée en appartements que se trouvait un appartement à vendre.
Une ambiance Belle-Epoque, ses proportions, la hauteur de ses plafonds, le calme, la vue sur l’Italie qui est à vingt minutes à pieds, un je ne sais quoi de supplément d’âme, sa lumière et ses ombres, tout ceci m’a séduit à la première visite
Détail non négligeable, un des anciens propriétaires était ami de Gustave Klimt. Mon imagination n’a pu s’empêcher d’imaginer que son « Baiser » y a peut-être été accroché aux cimaises.
Tous ces éléments, réels ou fantasmés, ont fait que j’ai pu m’y projeter pour en faire l’endroit où je vais installer mon nouvel atelier et, bien qu’impatient, je me suis lancé dans des travaux de rénovation qui s’achèveront en octobre 2021.

Pourquoi PALIMPSESTE?

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Le palimpseste est un parchemin réutilisé plusieurs fois, c’est à dire que l’on a effacé des textes anciens puis on a inscrit un nouveau texte et ceci plusieurs fois.
Les textes anciens effacés laissent néanmoins apparaître quelques traces, ce qui donne une impression de superposition d’écritures.

Les écritures superposées perdent leurs valeurs de signes renvoyant à une signification mais prennent une valeur uniquement expressive et émotionnelle grâce à la force du trait et du contraste des couleurs.

Art Expo New York

art expo new york

J’ai le plaisir de vous annoncer que je serais présent au Art Expo de New-York du 28 au 31 octobre 2021 au Pier 36.

Art Expo New-York est considéré comme le plus grand salon international d’art contemporain. Il accueille chaque année plus de 20 000 visiteurs et collectionneurs d’art.

J’y exposerai à cette occasion, 6 de mes créations :

Plus de 3000 abonnés sur Instagram !

norbert engel sur instagram

Norbert Engel a dépassé les 3000 abonnés sur le réseaux social Instagram. Principalement dédié à l’image, ce réseau social est l’idéal pour un artiste peintre.

Ainsi, Norbert Engel partage quotidiennement de nouvelles créations avec ses abonnés.

N’hésitez pas à vous abonner en cliquant ici.

Norbert Engel sur Wikipedia

Norbert Engel possède désormais sa page dans la célèbre encyclopédie en ligne Wikipédia !

L’encyclopédie universelle et multilingue, créée par Jimmy Wales et Larry Sanger le 15 janvier 2001 offre une richesse de contenu mais demeure très sélective quant aux personnalités capables de pouvoir y figurer.

Pour consulter l’article, cliquez ici.

Norbert Engel dans le magazine C de L’art

Norbert Engel a fait l’objet d’un article dans le magazine « C de L’art » édité par la galerie d’art parisienne Sonia Monti. Vous y retrouverez notamment une courte biographie de l’artiste, une interview ainsi qu’une explication de l’oeuvre « Joie ».

Pour consulter cet article, cliquez ici.

Y A-T’IL UNE COULEUR PRÉFÉRÉE?

existe-t-il une couleur préférée

Il est très difficile à un peintre de répondre à la question: « Quelle est la couleur que vous préférez et quelle est la couleur que vous aimez le moins? »: comme l’écrivain a besoin de toutes les lettres, le peintre a besoin de toutes les couleurs et ne devrait en lâcher aucune.

Le choix d’une couleur ne se fait pas uniquement par goût personnel mais c’est souvent la nécessité qui fait loi.

Combien de fois est-ce un beige ou un caca d’oie qui deviennent la touche finale improbable pour faire régner une harmonie sur la toile?

Rarement c’est avec ce type de couleur que le peintre va commencer un tableau!

Je vais plutôt commencer par un beau rouge vermillon, un bleu de cobalt ou un jaune d’or, qui sont le choix du cœur.

Ça y est: je viens de lâcher, d’abandonner, de trahir certaines couleurs, les parents pauvres de la peinture mais dont le peintre a besoin par nécessité et vous m’obligez à avouer que ma couleur préférée est le rouge!

J’aurais aussi pu choisir le bleu ou le jaune, mais le rouge est malgré tout la star.

Et puis ils y a celles dont je ne suis pas très fier mais dont je suis bien content qu’elles existent, celles qui ont la prétention d’être des couleurs mais qui sont en fait des mélanges, du remplissage, du n’importe quoi: les beigasses, les saumonées.

Toutes ces couleurs qui, a force de vouloir se prendre pour de vraies couleurs, finissent par pêter plus haut que leur cul et j’en arrive au caca d’oie!

Pardonnez ma trivialité, mais j’aime parler cru; c’est peut être pour cela que je suis peintre: la peinture permet cette expression franche directe et massive, sans circonvolutions.

Donc pour me plier à l’exercice, je choisis définitivement le rouge comme couleur préférée et comme opposé, le beige.

Le beige qui est la pire des compromissions!

J’aurais pu choisir aussi une autre couleur hybride comme le saumoné que j’obtiens en mélangeant du rouge et du jaune à du blanc: cela fait déjà beaucoup de mélanges!

Mais pour faire du beige, je suis obligé d’abord de faire un premier mélange qui n’est pas en odeur de sainteté, passez moi l’expression, je veux parler du marron ( que je fais en associant les trois couleurs primaires rouge, bleu et jaune), à ce marron j’ajoute du jaune comme si j’avais envie de me faire pardonner quelque chose et de sortir de la fange.

On pourrait pointer le paradoxe que les partisans du régime nazi qui étaient par principe hostiles à toute forme de mélange et donc de métissage, se travestissaient néanmoins en brun et beige.

Revenons à ma couleur préférée le rouge.

J’aime beaucoup la manière dont Jean Robertet parle du rouge.

« Rouge ne doit des autres couleurs moindre » :

Il voulait certainement dire que le rouge ne doit rien aux autres couleurs ni à personne: on pourrait d’ailleurs dire la même chose des deux autres couleurs primaires que sont le bleu et le jaune.

« Soy repputer, car il montre victoire,

Pompe, orgueil, arrogant, vaine gloire,

Qui ne peult haut et bas ne veut descendre »:

C’est très vrai! le rouge est la couleur de la victoire de la vie sur la mort.

Je mets du rouge sur une toile blanche et j’allume le feu;

Ce sont les jours de gloire d’un Attila qui envahit les steppes

Le rouge est une destruction créative.

C’est une irruption volcanique, une rupture, tout ce que vous ajoutez après, c’est pour atténuer son effet.

Le rouge est grandiose, unique et il se suffit à lui même.

Les révolutionnaires ont pris le rouge comme emblème, les anarchistes le noir, je ne sais pas pourquoi, moi j’aurais conseillé le rouge, mais un rouge plus sombre.

Contraire de l’humilité, le rouge est l’arrogance et orgueil, le rouge ne veut descendre, ne peut descendre, il aspire toujours à monter.

La couleur de l’expansion.

Oui j’adore le rouge: couleur de tous les excès, couleur du désir, de la croissance, de la démesure.

Couleur du sang.

Le sang qui « abreuve nos sillons ». Qui abreuve le Tanné comme aurait dit Robertet.

Qui redonne vie à tout ce qui est résigné, soumis, à tout ce qui doute, au brun et au beige « qui douteux peuvent estre ».

La création pendant le confinement

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Création pendant le confinement.

Lion de tout, proche de l’essentiel.

Méditer.

Équilibre du thé vert.

Courir sur place sur le tapis du salon.

Bain de soleil sur le balcon.

Se perdre en dégustant un vin rouge opulent.

Spaghettis Bolognaise.

Créations numériques sur mon IPad.

Bain chaud dans la baignoire.

Se souvenir.

Parties d’échecs, de petites vies en miniature: naissance, lutte pour survivre, mort ou victoire.

Laisser fondre en bouche deux ou trois carrés de chocolat noir.

Faire des photos avec mon IPhone.

Allongé sur le tapis, écouter la musique de Max Richter.

Explosion iodée en bouche de mon whisky préféré.

Lecture.

Faire des photos-compositions sur mon IPad.

Musique sur Spotify.

Crayonner sur un carton.

Inspirer à fond, expirer à fond pendant cinq minutes.

Loin de mon atelier, inventer avec les moyens du bord,

Quelques tubes de gouache, quelques résidus de peinture acrylique.

Faire ce que je préfère: des taches.

Une série de créations que l’appelle Étants.

Ci-joint « Étant F ».

F comme….

Chacun mettra le mot qui lui parait juste.

Le confinement, une vie propice au jaillissement créatif.

HANTAÏ

« Les six toiles exposées, de la collection privée de la fondation Gandur, désormais partenaire du musée, représentent une partie de l’œuvre de l’artiste, entre 1951 et 1962. « On y voit bien l’évolution de la toile peinte jusqu’aux premiers pliages, qui deviendront l’expression majeure de Simon Hantaï », décrit Sylvain Amic, le directeur de la Réunion des musées métropolitains. Après un bref passage auprès des surréalistes, en questionnement sur la place de l’abstrait dans le mouvement, Simon Hantaï développera effectivement ses propres recherches pour une peinture très gestuelle, puis de plus en plus à l’aveugle en utilisant les plis naturels de la toile. « Des jeunes peintres se sont ensuite référés à lui. Ils en parlaient comme de leur maître spirituel, comme Buren », explique Daniel Hantaï, le fils de l’artiste, présent pour l’inauguration. »

 

À propos de Hantaï, je ne peux que vous recommander la lecture du chapitre de Daniel Sibony Psychanalyste: « Les entailles de l’autre-lumière » dans son livre FANTASMES D’ARTISTES dont je vous livre quelques extraits.

 

« Vous vous présentez dans la vie de façon nette et innocente, comme une grande toile blanche, et la rencontre de l’autre ou de l’évènement vous froisse… ensuite vous vous retrouvez aplati, non pas écrasé, mais plus ou moins mis à plat; puis vous êtes exposé à différentes lumières … qu’on vous passe dessus; enfin, au bout d’un certain temps, vous commencez à vous redresser, vous déplier, vous déployer, comme sous l’effet d’une résilience, d’un rappel à la vie; alors vous entrez dans le champ de Hantaï, vous êtes à l’image d’une de ses oeuvres. »

« S’affirmer dans sa brisure même est un des secrets de l’humain. La plupart s’affirment malgré elle, rarement par elle, d’autres ignorent qu’ils sont brisés, c’est le clivage. Ici, c’est une affirmation lumineuse non pas de soi mais d’un soi en dialogue avec son autre; l’autre, c’est le refoulé qui revient mais qui est blanc: son existence suffit, et surtout son retour, qui porte le reste et le rend plus éclatant. »

«  Il est clair qu’entre pliage et déploiement, c’est une vaste interaction, un entre-deux dynamique et subtil, plein de bavures aléatoires qui rappellent à la vie. Entre les blancs du refoulé qui revient et les formes colorées, le tiers qui s’impose, c’est l’oeuvre elle-même, la Toile. »

« Hantaï se compare à Rothko dans l’impulsion de la démarche: faire éclater la lumière d’être ou l’être de lumière, en beauté. »

« Revenons en au fantasme de Hantaï. Dans un film sur lui, il explique sa fascination d’enfant pour les tabliers de sa mère, pour leur métamorphose à mesure qu’on les lavait, qu’on les repassait. Et il cite cette parole de sa mère: « Quand c’est bien fait, le travail, on peut prendre le tablier, on se regarde dedans, on se voit comme dans un miroir. » Ainsi aurait-il donc plié-déplié, les « tenues » de sa mère? ses habits, ses habitudes ou ses plis? Voilà qui peut parler à des analystes. La blanc serait-il la partie cachée de la mère, sa nudité? qui revient en force porter l’essentiel dialogue avec la lumière? Cela nous rapproche un peu plus de ce qui serait son fantasme. Déjà le geste majeur de sa peinture _ plier la toile avant de la peindre_ signifie: passer à l’acte l’existence du refoulé…..C’est une façon de respecter l’existence de l’interdit: il s’interdit de voir des parties de la toile, des parties qui sont cachées, puis soudain révélées, quand le peintre, passant sous la toile comme sous une tente, ou comme un enfant sous la jupe d’une mère cosmique, en ressort pour voir mieux, avec nous, l’émerveillement du refoulé qui se même au visible. Ce blanc qui revient structurer tout l’ensemble, nous l’avons perçu comme la nudité de la mère. Difficile de ne pas penser à Oedipe qui s’aveugle lui-même de l’avoir vu et même d’en avoir joui, de ces parties cachées de la mère. L’artiste, lui, prenant appui sur sur la richesse de la lumière s’attaque vaillamment au « tas plié » pour sortir vainqueur de l’épreuve. »