Plus de 3000 abonnés sur Instagram !

norbert engel sur instagram

Norbert Engel a dépassé les 3000 abonnés sur le réseaux social Instagram. Principalement dédié à l’image, ce réseau social est l’idéal pour un artiste peintre.

Ainsi, Norbert Engel partage quotidiennement de nouvelles créations avec ses abonnés.

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Norbert Engel dans le magazine C de L’art

Norbert Engel a fait l’objet d’un article dans le magazine « C de L’art » édité par la galerie d’art parisienne Sonia Monti. Vous y retrouverez notamment une courte biographie de l’artiste, une interview ainsi qu’une explication de l’oeuvre « Joie ».

Pour consulter cet article, cliquez ici.

Y A-T’IL UNE COULEUR PRÉFÉRÉE?

existe-t-il une couleur préférée

Il est très difficile à un peintre de répondre à la question: « Quelle est la couleur que vous préférez et quelle est la couleur que vous aimez le moins? »: comme l’écrivain a besoin de toutes les lettres, le peintre a besoin de toutes les couleurs et ne devrait en lâcher aucune.

Le choix d’une couleur ne se fait pas uniquement par goût personnel mais c’est souvent la nécessité qui fait loi.

Combien de fois est-ce un beige ou un caca d’oie qui deviennent la touche finale improbable pour faire régner une harmonie sur la toile?

Rarement c’est avec ce type de couleur que le peintre va commencer un tableau!

Je vais plutôt commencer par un beau rouge vermillon, un bleu de cobalt ou un jaune d’or, qui sont le choix du cœur.

Ça y est: je viens de lâcher, d’abandonner, de trahir certaines couleurs, les parents pauvres de la peinture mais dont le peintre a besoin par nécessité et vous m’obligez à avouer que ma couleur préférée est le rouge!

J’aurais aussi pu choisir le bleu ou le jaune, mais le rouge est malgré tout la star.

Et puis ils y a celles dont je ne suis pas très fier mais dont je suis bien content qu’elles existent, celles qui ont la prétention d’être des couleurs mais qui sont en fait des mélanges, du remplissage, du n’importe quoi: les beigasses, les saumonées.

Toutes ces couleurs qui, a force de vouloir se prendre pour de vraies couleurs, finissent par pêter plus haut que leur cul et j’en arrive au caca d’oie!

Pardonnez ma trivialité, mais j’aime parler cru; c’est peut être pour cela que je suis peintre: la peinture permet cette expression franche directe et massive, sans circonvolutions.

Donc pour me plier à l’exercice, je choisis définitivement le rouge comme couleur préférée et comme opposé, le beige.

Le beige qui est la pire des compromissions!

J’aurais pu choisir aussi une autre couleur hybride comme le saumoné que j’obtiens en mélangeant du rouge et du jaune à du blanc: cela fait déjà beaucoup de mélanges!

Mais pour faire du beige, je suis obligé d’abord de faire un premier mélange qui n’est pas en odeur de sainteté, passez moi l’expression, je veux parler du marron ( que je fais en associant les trois couleurs primaires rouge, bleu et jaune), à ce marron j’ajoute du jaune comme si j’avais envie de me faire pardonner quelque chose et de sortir de la fange.

On pourrait pointer le paradoxe que les partisans du régime nazi qui étaient par principe hostiles à toute forme de mélange et donc de métissage, se travestissaient néanmoins en brun et beige.

Revenons à ma couleur préférée le rouge.

J’aime beaucoup la manière dont Jean Robertet parle du rouge.

« Rouge ne doit des autres couleurs moindre » :

Il voulait certainement dire que le rouge ne doit rien aux autres couleurs ni à personne: on pourrait d’ailleurs dire la même chose des deux autres couleurs primaires que sont le bleu et le jaune.

« Soy repputer, car il montre victoire,

Pompe, orgueil, arrogant, vaine gloire,

Qui ne peult haut et bas ne veut descendre »:

C’est très vrai! le rouge est la couleur de la victoire de la vie sur la mort.

Je mets du rouge sur une toile blanche et j’allume le feu;

Ce sont les jours de gloire d’un Attila qui envahit les steppes

Le rouge est une destruction créative.

C’est une irruption volcanique, une rupture, tout ce que vous ajoutez après, c’est pour atténuer son effet.

Le rouge est grandiose, unique et il se suffit à lui même.

Les révolutionnaires ont pris le rouge comme emblème, les anarchistes le noir, je ne sais pas pourquoi, moi j’aurais conseillé le rouge, mais un rouge plus sombre.

Contraire de l’humilité, le rouge est l’arrogance et orgueil, le rouge ne veut descendre, ne peut descendre, il aspire toujours à monter.

La couleur de l’expansion.

Oui j’adore le rouge: couleur de tous les excès, couleur du désir, de la croissance, de la démesure.

Couleur du sang.

Le sang qui « abreuve nos sillons ». Qui abreuve le Tanné comme aurait dit Robertet.

Qui redonne vie à tout ce qui est résigné, soumis, à tout ce qui doute, au brun et au beige « qui douteux peuvent estre ».

Exposition Art Shopping

art shopping

j’ai le plaisir de vous annoncer que je serai présent à l’exposition Art Shopping qui se tiendra à Paris au Carrousel du Louvre (99 Rue de Rivoli) du 18 au 20 octobre 2019.

A cette occasion, je dispose d’invitations pour le vernissage qui aura lieu à 19h le 18 octobre. Si vous êtes intéressés, laissez-moi un message.

Je peins, je suis

je peins je suis

Il y a un an presque jour pour jour, j’ai rédigé un petit texte destiné à me présenter sur Facebook avec une accroche cartésienne en disant JE PEINS DONC JE SUIS.

Aujourd’hui, je remplace volontiers la formulation par: JE PEINS JE SUIS.

Je ne renie pas ce que j’ai écris, mais je constate que j’ai changé en n’étant plus Norbert qui décide de peindre pour exister.

Il y a Norbert qui est qui peint, autrement dit: pour Norbert, peindre, exister, même être. 

Il n’y a pas un sujet qui peint un objet, ou un dedans qui peindrait un dehors mais un être qui existe en expérimentant la création.

Cette compréhension phénoménologique je la dois à Martin Heidegger.

Ne pas regarder un paysage par exemple mais le voir.

La différence, c’est que quand on voit un paysage, on est en même temps dedans.

Peindre n’est pas peindre quelque chose d’extérieur à soi: un objet ou une idée à qui on veut donner forme et couleur.

En créant, il n’y a pas d’extérieur et d’intérieur: l’être est un.

On n’est pas dans le ici et maintenant, on est le ici et maintenant, ce que Heidegger appelle le Dasein.

La dualité est une création du mental, le réel est un tout unique.

Ça change quoi?

Lorsqu’on expérimente ce changement, se sent plus responsable de ce que l’on peint puisque on est à la fois le peintre et l’œuvre.

Tenez par exemple là je vous ai préparé une tasse de thé Yunnan d’Or. Un vrai délice!

Ce n’est pas un objet extérieur que j’ai peint, mais à la fois l’expression de ma passion pour ce thé, l’envie de communiquer cette passion et  l’envie de partager quelque chose avec vous.

Je ne sais pas pourquoi le thé aujourd’hui, ni le choix des couleurs, les taches de thé à côté de la tasse…

Peu importe si la peinture est abstraite, concrète ou figurative.

Ce que je sais c’est que ce thé est un plaisir pour les papilles comme pour les yeux. Il a une légère saveur de cacao et une couleur marron d’une intensité rare.

La vérité de mon être de ce jour est tout simplement une envie de partager cette émotion dans cette percée, cette ouverture, cette création.

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LA RÉALITÉ EST EN GRANDE PARTIE AFFAIRE D’HABITUDE

« Le physicien tient son monde pour réel, il attribue les suppressions, additions, irrégularités et accentuations des autres versions aux imperfections de la perception, aux urgences de la pratique ou à la licence poétique.

Le phénoménaliste tient le monde de la perception pour fondamental, et les suppressions, abstractions, simplifications et distorsions des autres versions résultent d’intérêts scientifiques, pratiques ou artistiques.

Pour l’homme de la rue, les versions des sciences, de l’art, et de la perception, s‘écartent du monde familier et commode qu’il s’est construit de bric et de broc avec des morceaux de tradition scientifique et artistique et où il lutte pour sa propre survie.

Le plus souvent, c’est ce monde qu’on juge réel; car la réalité dans un monde, comme le réalisme dans une peinture, est en grande partie affaire d’habitude. »

Nelson Goodman

L’ART ABSTRAIT: UNE OSMOSE ENTRE MONDE EXTÉRIEUR ET MONDE INTÉRIEUR

« L’art abstrait comprend tellement d’idées et d’interprétations diverses que le peintre dit « abstrait » à tendance soit à refuser ce titre soit à le porter comme le costume imposé du condamné. […]
S’il s’agit du terme abstrait en tant que création pure d’un « objet » indépendant (Arp, Kandinsky, Mondrian) et qu’eux-mêmes ont nommé avec raison « concret ». […]
S’il s’agit du terme « abstrait » en tant que montée de l’inconscient (surréalisme).
La jeune école de peinture française dite « abstraite » ne me semble pas répondre à ces différents sens du terme.
Mais,
S’il s’agit d’ouvrir la réalité extérieure des choses pour laisser percevoir le monde intérieur qui s’y cache.
S’il s’agit de mettre à nu, par des moyens authentiquement plastiques, les équivalences spirituelles du monde extérieur et d’un monde plus intérieur et rendre ces correspondances intelligibles par transposition et transmutation. [….]
Peur-être alors, le terme « abstrait » correspondrait-il à plus de réalité à leur égard. »


Alfred MANESSIER (1911-1993).

Cozens, précurseur de l’art abstrait

cozens

CONNAISSEZ VOUS CE PRÉCURSEUR DE L’ART ABSTRAIT ALEXANDER COZENS NÉ À SAINT-PÉTERSBOURG EN 1717, MORT À LONDRES EN 1786.
Il compose des paysages par invention de taches. « La tache n’est pas un dessin mais un assemblage de formes accidentelles, d’après lesquelles on peut faire un dessin. »
Il a été influencé par les idées de Léonard de Vinci qui recommande aux artistes de rechercher l’inspiration à partir de taches sur les vieux murs.

L’art du doute

l'art du doute

Un jour avec de tristes pensées:

  • à quoi bon tout cela?
  • suis-je vraiment un peintre?
  • pourquoi je peins?
  • pour quoi je peins?
  • pour qui je peins?

Je me suis dis que la meilleure manière d’arrêter ces pensées noires était peut-être de me mettre à les peindre.

Observer les couleurs et leurs effets.

Sortir un grand châssis tendu d’une toile blanche qui sentait l’huile de lin.

Ressentir à partir de cet instant le ralentissement de l’écoulement du temps.

Laisser s’installer le charme mystérieux de la blancheur de la toile, sa lascivité, son calme contagieux mais préfigurant peut-être de futurs corps à corps dans notre terrain de jeu.

Laisser naître une émotion venant de très loin; comme un appel d’une Lorelei invisible invitant, à se mettre à nu en se libérant de tout ce que nous sommes, de tout ce que nous savons, à se jeter à l’eau et à nager vers elle.

Se libérer du connu pour aller vers l’inconnu.

Laisser venir une nouvelle nage avec de nouveaux gestes engendrant de nouvelles formes.

Laisser s’échapper des cris de joie en voyant les choses se faire d’elles même.

Tout est seulement à découvrir et à contempler, il n’y a rien d’autre à faire.

Le voyage intérieur de ce jour là m’a un peu fatigué mais il m’a rendu heureux en me faisant redécouvrir que tout cela était bon, que peindre engendrait une libération du temps et permettait d’accéder à cet état de grâce qui s’appelle la pensée joyeuse.